jeudi 3 septembre 2015

Agenda de la Commission Européenne du 3 sept. 2015 concernant la limitation de la profondeur de la pêche au chalut.

Le Luxembourg, assurant l'actuelle présidence, a pris un virage courageux et inattendu en inscrivant le règlement pêche profonde parmi les priorités de son agenda et en proposant aux états membres de l’Union européenne d'interdire une fois pour toutes le chalutage profond au-delà de 800 m de profondeur ! Bien, enfin me diras tu. En fait, la dernière étude publiée à ce sujet ne parle pas de 800 mètres, mais de 600 seulement. Il s'agit d'une étude relayée par Nature, LA sommité des revues scientifiques à comité de lecture et publiée dans Cell.
 
 
Cette étude, signée des plus grands noms de l'écologie océanique ( Jo Clarke, Rosanna J. Milligan, David M. Bailey, Francis C. Neat) démontre des atteintes à l'écosystème accompagnée d'une diminution des retombées économiques en deça de la limite  600 mètres de profondeur pour le chalutage.

200 mètres de plus, sans aucune justification, ni scientifique ni d'aucun ordre. Et 200 mètres, c'est énorme pour un écosystème qui met une trentaine d'années à se renouveler. Et porter atteinte à l'écosystème profond, c'est mettre en péril l'écosystème de surface, et donc toute l'europe qui vit de l'économie de la pêche.

Ceci ne semblent pas avoir été compris par nos eurotechnocrates. Peut être également, ceci leur a été mal ou pas expliqué.
Actuellement, il n'y a aucune limite de profondeur, alors vous me direz que 800 mètres c'est tout de même mieux que rien, mais il faudrait arriver à, au moins la limite recommandée par les scientifiques, je ne sais pas comment informer là dessus.

Apparemment, cette fameuse limite des 800 m semble avoir été imposée par les puissants lobbies de la pêche industrielle ; elle repose principalement sur l'ignorance scientifique des eurotechnocrates et sur le peu de considération pour les espèces de poisson profondes et de la pêche à cette profondeur par le grand public.

En fait, après renseignements il semblerait qu'une éventuelle interdiction du chalutage profond au delà de ce seuil concernerait donc "un seul navire français", basé à Boulogne-sur-mer (informations ONG). C'est à dire que le reste de la flotte SCAPêche (c'est à dire 8 bateaux, sachant qu'en europe 11 bateaux pratiquent la pêche en eaux profondes, 9 parmi ceux ci sont français) continuerait à écumer la mer impunément à cette profondeur et à détruire l'environnement, sciant ainsi la branche sur laquelle eux même ainsi que d'autres, il ne faut pas l'oublier, sont assis.

Ainsi, l'enjeu écologique est de taille, l'enjeu économique et en termes d'emploi  également. C'est en effet d'une véritable bombe à retardement qu'il s'agit. Notre grande amie Ségolène Royal, ministre de l'écologie et du développement durable de la république française a été informée. Il n'est malheureusement pas certain qu'elle ne sacrifie pas l'avenir de ses propres enfants et de l'emploi durable dans le secteur de la pêche au profit de celui des intérêts immédiats des grosses industries de ce secteur, industries  très largement subventionnées par la communauté européenne et qui n'est rentable que par le fait qu'elle est justement subventionnée.

Plus d'infos en BD  
 
Plus d'infos sur la surpêche sur le site de bloom :

http://www.bloomassociation.org/nos-actions/nos-themes/peche-profonde/


Pour informations, je ne déclare aucun lien avec bloom, ni avec la scapêche, ni avec le ministère français de l'écologie et du développement durable, ni avec la communauté européenne, ni avec le Luxembourg

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