mardi 25 septembre 2012

Qu'est ce que le Finning ??

Vous avez sûrement déjà entendu parler du "finning" à propos de la "récolte" des ailerons de requin, mais en quoi consiste cette pratique et quelles en sont les conséquences pour l'animal et pour les éco-systèmes ?

Une pratique dévastatrice...

Il s'agit d'une pratique qui consiste à découper tous les ailerons d'un requin pour le rejeter ensuite à la mer, la plupart du temps encore vivant.
A l'inverse des poissons osseux, le requin ne possède pas de vessie natatoire et possède une flottabilité légèrement négative qu'il ne peut ajuster (pour la plupart des espèces). Il lui est donc impossible de maintenir un niveau d'immersion stable sans nager.
Privé de ses ailerons et ne pouvant donc plus nager, il va irrémédiablement couler pour agoniser lentement au fond et mourir de suffocation - la plupart des requins doivent absolument être en mouvement pour permettre à l'eau de pénétrer dans leurs branchies - ou de faim, s'il n'est pas dévoré vivant par d'autres poissons...
Cette pratique est particulièrement rentable puisque la chair de requin a bien moins de valeur que ses ailerons. Dans ces conditions, mieux vaut remplir son bateau de 3 tonnes d'ailerons que de 3 tonnes de carcasses...

Une pêche sans discernement...

Au-delà de cette pratique sauvage, les requins sont pêchés sans aucun discernement, c'est à dire quelque soit leur âge, taille ou espèce.
Ce sont effectivement des animaux à croissance lente et à maturité sexuelle tardive. Comme nous parlons ici de plusieurs années (12 à 14 ans pour le requin blanc !), il y a de fortes chances que les jeunes individus soient massacrés avant de s'être reproduit. Pour ne rien arranger, la durée de gestation est également assez longue, de 7 mois à 2 ans, et le nombre d'individus par portée très limité pour la plupart des espèces.
Pour ces raisons, les techniques de pêche utilisées aujourd'hui sur les populations de requins ainsi que leur exploitation commerciale à grande échelle ne peuvent que conduire cet animal à l'extinction...
Les experts estiment à quelques 100 millions le nombre de requins massacrés chaque année par des techniques de pêche de plus en plus performantes, contre lesquelles les pays désireux de les protéger ne peuvent souvent pas grand chose, faute de moyens suffisant.

L'équilibre des océans menacé...

Au-delà de la disparition des requins c'est la santé même de nos océans qui est en jeu ainsi que notre propre survie.
En effet, le requin se place tout en haut de la chaîne alimentaire - certains plus que d'autres - et va d'une part nettoyer les océans en se nourrissant de carcasses d'animaux morts ou malades, et d'autre part réguler la population d'autres espèces.
Dans certaines régions, on a déjà pu observer un accroissement spectaculaire de la population de raies, généralement au menu des requins, ce qui entraîne en retour une diminution toute aussi spectaculaire d'autres espèces au menu des raies - comme certains coquillages - et parfois nécessaires à la bonne santé des récifs coralliens ou dont peut dépendre toute une économie locale.

Un mets traditionnel maintenant accessible au plus grand nombre...

Les ailerons de requin sont à destination exclusive du marché asiatique - dont Hong Kong est la plaque tournante - et seront vendus séchés à l'unité ou sous forme de soupes. A près de 100$ le bol, cela reste un mets relativement cher, preuve de réussite sociale - par exemple souvent servi lors des cérémonies de mariage - et dont la demande est de plus en plus forte en raison du nombre croissant de familles chinoises qui accèdent à la classe moyenne.
En effet, cette soupe est consommée de manière traditionnelle depuis des siècles, mais voilà, de quelques millions de consommateurs dans les années 80, nous sommes aujourd'hui passés à plus de 300 millions...

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