Une fable bien connue , légèrement revue et quelque peu corrigée...
Le corbeau et le renard ,
(revu par un marseillais
Jean-Louis Sanmarti)
C’était un beau gabian, qui furait les poubelles.
Car y a plus de poissons au large de Pomègues.
Il espinche et mate, à la pointe de l’île.
Dans un trou de rocher, un moulon de bordilles.
A l’espère, dès l’aube, affamé, fracassé.
Il se cherche un asseti pour pouvoir mastéguer.
En fouillant dans le tas, son oeil est attiré
Par un toc de Banon, qui sert à brouméger.
Hélas, il était dur et à l’intérieur vide.
Je peux bien se dit-il me gratter l’embouligue.
Et comme l’on dit : « qui a bien dormi a dîné ».
Il monte dans un pin pour faire un pénéqué.
Arrive un cahu, fin comme une esquinade.
Qui avait les boyaux mêlés comme une rague.
En découvrant l’oiseau et son toc de fromage.
Aquelo empego, dit-il, cela est bien dommage.
Je pourrais bien me faire péter le bédélé.
Moi, qui n’ai jamais su pêcher un pataclé.
Ô gari ? Chaspe moi, à moins que je ne rêve.
Car de te voir ainsi, les yeux me parpelègent.
Tu es vraiment le plus beau de Marseille à La Ciotat.
Si je ne t’avais vu, je serais mort d’estransi.
Si tu chantes aussi bien que ta robe est jolie.
Mes esgourdes croiront ouir Pavarotti.
Le gabian sur sa branche, de rire s’estrasse.
Aquêu cabot, qui pour manger s’ escagasse.
J’ai aussi faim que lui et voudrais bien chacler.
Mais au lieu de baffrer, je vais bien m’esclaffer.
Il lâche le banon que le stassi achoppe.
Comme un cacou d’Endoume qui frotte sa minotte.
Et part en cavalant, comme un petit boumian.
Qui a chipé vingt ronds au bain des Catalans.
Moralité.
Si un jour, par un nervi, tu te fais pessuguer.
Ne sois pas le couillon qui est toujours aganté.
Tu bromèges un peu comme avec les girelles.
Et tu attends que ça pite, pescadou de Marseille.
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